77 - A Hébron chez Zacharie. La rencontre d’Aglaé (jeudi 10 juin 27)

Evangiles

Pas de correspondance

Date :

jeudi 10 juin 27

Lieu :

Hébron

 

Vision de Maria Valtorta :

77.1 « Vers quelle heure arriverons-nous ? demande Jésus, qui marche au centre du groupe précédé par les brebis qui broutent l’herbe des talus.

– Vers la troisième heure. Il y a environ dix milles, répond Elie.

– Ensuite nous irons à Kérioth ? demande Judas.

– Oui. Nous nous y rendrons.

– Et n’était-il pas plus court d’aller de Yutta à Kérioth ? Ce ne doit pas être loin, n’est-ce pas, berger ?

– Deux milles de plus, environ.

– Alors nous en faisons plus de vingt pour rien.

– Judas, pourquoi cette inquiétude ? dit Jésus.

– Je ne suis pas inquiet, Maître, mais tu m’avais promis de venir chez moi…

– Et j’y irai. Je tiens toujours mes promesses.

– J’ai envoyé prévenir ma mère… d’ailleurs, tu l’as dit : on est encore présent avec les morts par l’esprit.

– Je l’ai dit. Mais, Judas, réfléchis : tu n’as pas encore souffert pour moi. Eux, cela fait trente années qu’ils souffrent et ils n’ont jamais trahi, pas même le souvenir de moi. Pas même le souvenir. Ils ne savaient pas si j’étais vivant ou mort… et pourtant ils sont restés fidèles. Ils se souvenaient de moi comme nouveau-né, un enfant qui ne leur manifestait que pleurs et appétit du lait maternel… et pourtant, ils m’ont vénéré comme Dieu. Ils ont beau avoir été frappés, maudits, persécutés comme la honte de la Judée à cause de moi, leur foi ne vacillait pas sous les coups, ne se desséchait pas. Au contraire, des racines plus profondes poussaient et elle n’en devenait que plus vigoureuse.

77.2 – A propos : cela fait quelques jours que la question me brûle les lèvres. Ce sont tes amis et ceux de Dieu, n’est-ce pas ? Les anges les ont bénis avec la paix du Ciel, non ? Ils sont restés justes malgré toutes les tentations, n’est-ce pas ? Alors explique-moi pourquoi ils ont été malheureux. Et Anne ? Elle a été tuée pour t’avoir aimé…

– Tu en conclus, par conséquent, que mon amour et celui qu’on me donne portent malheur.

– Non… mais…

– Mais c’est bien cela. Cela me déplaît de te voir tellement fermé à la lumière, tellement possédé par le sens humain. Non, laisse-le tranquille, Jean, et toi aussi, Simon. Je préfère qu’il parle. Je ne lui en ferai jamais reproche. Je désire seulement que les âmes s’ouvrent pour y faire entrer la lumière. Viens ici, Judas, écoute. Tu pars d’un jugement partagé par beaucoup d’hommes qui vivent ou vivront. J’ai parlé de jugement. Je devrais dire : erreur. Mais étant donné que vous le faites sans malice, par ignorance de la vérité, ce n’est pas une erreur, mais seulement un jugement imparfait comme peut l’être celui d’un enfant. Or enfants, vous l’êtes, pauvres hommes. Et je suis ici votre Maître, pour faire de vous des adultes capables de discerner le vrai du faux, le bon du mauvais, le meilleur du bon. Ecoutez donc.

Qu’est-ce que la vie ? C’est un temps d’attente, je dirais les limbes des Limbes que vous donne le Dieu Père, pour prouver votre nature de bons fils ou de bâtards et pour vous réserver, en fonction de vos actes, un avenir qui ne connaîtra plus ni attentes ni épreuves. Maintenant, dites-moi : serait-il juste que quelqu’un jouisse aussi d’un privilège spécial sa vie durant, sous prétexte qu’il a eu le rare avantage d’avoir la possibilité de servir Dieu d’une manière particulière ? Ne vous semble-t-il pas qu’il a déjà beaucoup reçu et donc qu’il peut s’estimer heureux même s’il ne l’est pas humainement ? Ne serait-il pas injuste que celui qui possède déjà en son cœur la lumière d’une manifestation divine et le sourire approbateur de sa conscience possède encore des honneurs et des biens terrestres ? Qui plus est, ne serait-ce pas imprudent ?

77.3 – Maître, je dis que ce serait encore de la profanation. Pourquoi mettre des joies humaines, là où tu es, toi ? Quand quelqu’un te possède – et ils t’ont possédé, eux, les seuls riches en Israël pour t’avoir eu depuis trente ans – il ne lui faut rien avoir d’autre. On ne pose pas d’objet humain sur le propitiatoire… et un vase consacré ne sert que pour des usages saints. Eux, ce sont des consacrés, à partir du jour où ils ont vu ton sourire… et rien, non, rien qui ne soit pas toi ne doit entrer dans le cœur qui te possède. Si je pouvais être comme eux ! Dit Simon.

– Cependant, tu t’es empressé, après avoir vu le Maître et après ta guérison, de reprendre possession de tes biens, répond ironiquement Judas.

– C’est vrai. Je l’ai dit et je l’ai fait. Mais sais-tu pourquoi ? Comment peux-tu juger si tu ne sais pas tout ? Mon homme d’affaires a reçu des ordres précis. Maintenant, Simon le Zélote est guéri ; ses ennemis ne peuvent plus lui nuire en l’isolant, ni le faire poursuivre car il n’appartient plus à aucune secte, mais seulement à Jésus ; il peut donc disposer de ses biens qu’un homme honnête et fidèle lui a gardés. Et moi, qui suis encore propriétaire pour un moment, j’ai fixé leur destination et le prix pour tirer plus d’argent de leur vente et pouvoir dire… non, cela, je ne le dis pas.

– Ce sont les anges qui le disent pour toi, Simon, et l’inscrivent dans le livre éternel » dit Jésus.

Simon regarde Jésus. Leurs deux regards se rencontrent, l’un étonné, l’autre bénissant.

« Comme toujours, j’ai tort.

– Non, Judas, tu as le sens pratique. Tu le reconnais toi-même.

– Ah ! Mais, avec Jésus !… Simon-Pierre était lui aussi attaché au sens pratique et maintenant c’est le contraire !… Toi aussi, Judas, tu deviendras comme lui. Il y a peu de temps que tu es avec le Maître, nous, il y a plus longtemps et nous sommes déjà meilleurs, dit Jean, toujours doux et conciliant.

– Il n’a pas voulu de moi. Autrement, j’aurais été à lui depuis la Pâque. »

Judas est vraiment nerveux, aujourd’hui.

Jésus coupe court en demandant à Lévi :

« Es-tu déjà allé en Galilée ?

– Oui, Seigneur.

– Tu viendras avec moi, pour me conduire auprès de Jonas. Tu le connais ?

– Oui, à la Pâque, on se voyait toujours, j’allais vers lui. »

Joseph baisse la tête, peiné. Jésus le voit.

« Vous ne pouvez pas venir ensemble. Elie resterait seul avec le troupeau, mais tu viendras avec moi jusqu’au passage de Jéricho, où nous nous séparerons pendant quelque temps. Je te dirai ensuite ce que tu dois faire.

– Et nous, plus rien ?

– Vous aussi, Judas, vous aussi.

77.4 – On aperçoit des maisons, dit Jean qui précède les autres de quelques pas.

– C’est Hébron, à cheval sur deux rivières, avec sa crête. Tu vois, Maître, cette grande construction là-bas, un peu plus haute que les autres, dans cette verdure ? C’est la maison de Zacharie.

– Pressons le pas. »

Ils parcourent rapidement les derniers mètres de route et entrent dans le village. Les clarines des troupeaux font un bruit de castagnettes quand ils avancent sur les pierres irrégulières du chemin dont le pavage est ici très grossier. Ils arrivent à la maison. Les gens regardent ce groupe d’hommes différents par l’apparence, l’âge, les vêtements, au milieu de la blancheur du troupeau.

« Oh ! Comme cela a changé ! Il y avait ici une grille, dit Elie. Maintenant, à sa place, il y a un portail de fer qui bouche la vue et aussi un mur de clôture plus haut qu’un homme et ainsi, on ne voit rien.

– Peut-être y aura-t-il une ouverture par derrière. Allons voir. »

Ils font le tour d’un vaste quadrilatère, d’un rectangle plutôt, mais le mur s’élève partout à la même hauteur.

« Le mur est récent, dit Jean en l’observant. Il n’y a pas d’interruption et par terre il reste encore de la chaux en pierres.

– Je ne vois pas non plus le tombeau… Il était du côté du bosquet. Maintenant le bosquet est en dehors du mur et… et on dirait un terrain communal. On y fait du bois… »

Elie est perplexe.

77.5 Un homme, un vieux bûcheron, de petite taille, mais robuste qui observe le groupe cesse de scier un tronc abattu et s’ap­proche :

« Qui cherchez-vous ?

– Nous voulions entrer dans la maison pour prier sur le tombeau de Zacharie.

– Il n’y a plus de tombeau. Vous n’êtes pas au courant ? Qui êtes-vous ?

– Je suis un ami de Samuel, le berger. Lui…

– Il ne faut pas, Elie » dit Jésus.

Elie se tait.

« Ah ! Samuel !… Oui, mais depuis que Jean, le fils de Zacharie, est en prison, la maison ne lui appartient plus. C’est un malheur, parce qu’il faisait distribuer tous les revenus de sa propriété aux pauvres d’Hébron. Un matin, il est venu un individu de la cour d’Hérode, il a jeté Joël dehors, a mis les scellés, puis est revenu avec des maçons pour faire construire le mur… Le tombeau était là, au coin. Il n’en a pas voulu… et un matin, nous avons trouvé endommagé, déjà à moitié démoli… les pauvres ossements tout mélangés… Nous les avons ramassés comme nous avons pu… Ils sont maintenant dans un seul cercueil… Et ce sale type loge maintenant ses maîtresses dans la maison du prêtre Zacharie. Actuellement, c’est une femme mime de Rome. C’est pour cela qu’il a élevé le mur. Il ne veut pas qu’on puisse voir… La maison du prêtre, une maison close ! La maison du miracle et du Précurseur ! Car c’est certainement lui, même si ce n’est pas lui le Messie. Et que d’ennuis nous avons eus à cause de Jean-Baptiste ! Mais c’est notre grand homme ! Notre vraiment grand homme ! Déjà, sa naissance était un miracle. Elisabeth, vieille comme un chardon sec, devint féconde comme un pommier en Adar, premier miracle. Puis arriva une de ses cousines, une sainte, pour l’aider et délier la langue du prêtre. Elle s’appelait Marie. Je me souviens d’elle bien qu’on ne l’ait vue que très rarement. Comment cela arriva-t-il, je ne sais. On dit que, pour faire plaisir à Elisabeth, elle lui fit poser la bouche muette de Zacharie sur son sein qui avait conçu, ou qu’on lui fit mettre ses doigts dans la bouche. Je ne sais pas bien. Ce qui est sûr, c’est qu’après neuf mois de silence, Zacharie a parlé en louant le Seigneur et en disant que le Messie est là. Je n’ai pas d’autres renseignements. Mais ma femme assure, elle qui était présente ce jour-là, que Zacharie a dit, en louant le Seigneur, que son fils passerait avant lui. Maintenant, moi, je dis : ce n’est pas ce que les gens croient. Jean est le Messie et il vient avant le Seigneur, comme Abraham marchait devant Dieu. Voilà. N’ai-je pas raison ?

– Tu as raison pour ce qui concerne l’esprit de Jean-Baptiste qui précède toujours Dieu, mais tu n’as pas raison en ce qui concerne le Messie.

– Alors celle dont on disait qu’elle était la Mère du Fils de Dieu – au dire de Samuel –, elle ne l’était pas réellement ? Elle ne l’est pas encore ?

– Elle l’était. Le Messie est né, précédé par celui qui au désert éleva la voix, comme l’a dit le prophète[135].

– Tu es le premier qui l’affirme. Jean, la dernière fois que Joël lui a apporté une peau de mouton, comme il le faisait tous les ans à l’entrée de l’hiver, n’a pas dit, quand on l’a interrogé sur le Messie : “ Il existe. ” Quand lui, il le dira…

– Homme, j’ai été disciple de Jean et je lui ai entendu déclarer : “ Voici l’Agneau de Dieu ” en le montrant du doigt…, dit Jean.

– Non, non, l’Agneau c’est lui. Véritable Agneau qui s’est développé tout seul, sans l’aide de sa mère et de son père, pour ainsi dire. A peine fils de la Loi, il s’est retiré dans les cavernes des montagnes en face du désert, et c’est là qu’il a grandi, s’entretenant avec Dieu. Elisabeth et Zacharie sont morts et il n’est pas venu. Dieu était pour lui père et mère. Il n’y a pas de saint plus grand que lui. Demandez à tout Hébron. Samuel le disait, mais ce sont les habitants de Bethléem qui doivent avoir eu raison. Le saint de Dieu, c’est Jean.

– Si quelqu’un te disait : “ Je suis le Messie ”, que lui dirais-tu ? demande Jésus.

– Je le traiterais de blasphémateur et je le chasserais à coups de pierres.

– Et s’il faisait un miracle pour prouver qu’il l’est ?

– Je l’appellerais “ possédé du démon ”. Le Messie viendra quand Jean se fera connaître sous sa véritable identité. La haine même d’Hérode en est la preuve. Lui, le rusé, il sait que Jean est le Messie.

– Il n’est pas né à Bethléem.

– Mais quand il sera libéré, après avoir annoncé lui-même son prochain avènement, il se manifestera à Bethléem. Bethléem aussi l’attend. Tandis que… ah ! Vas-y, si tu as du cran, parle aux habitants de Bethléem d’un autre Messie… et tu verras.

– Vous avez une synagogue ?

– Oui, tout droit, à deux cents pas, par ce chemin. Tu ne peux te tromper. La sépulture des restes profanés est tout près.

– Adieu et que le Seigneur t’éclaire. »

Ils s’en vont et tournent sur le devant de la maison

77.6 Une femme se tient devant le portail, jeune, à la tenue provocante. Elle est très belle.

« Seigneur, tu veux entrer dans la maison ? Entre. »

Jésus la fixe des yeux, sévère comme un juge, sans mot dire. C’est Judas qui s’en charge, approuvé par tous.

« Rentre, effrontée, ne nous profane pas par ta respiration, chienne famélique. »

La femme rougit vivement et baisse la tête. Elle s’empresse de disparaître, confuse, insultée par les gamins et les passants.

« Qui est assez pur pour prétendre : “ Je n’ai jamais désiré la pomme offerte par Eve ? ” dit Jésus d’un ton sévère, avant d’ajouter : montrez-le moi, et j’irai le saluer comme saint. Personne ? Alors si vous vous sentez incapables de l’approcher, non par mépris mais par faiblesse, retirez-vous. Je n’oblige pas les faibles à une lutte inégale. Femme, je voudrais entrer. Cette maison appartenait à un de mes parents. Elle m’est chère.

– Entre, Seigneur, si tu n’éprouves pas de dégoût pour moi.

– Laisse la porte ouverte, pour que les gens voient et ne jasent pas… »

Jésus passe, sérieux, solennel. La femme le salue, subjuguée, et n’ose bouger. Mais les insultes de la foule la piquent jusqu’au sang. Elle s’enfuit en courant au fond du jardin tandis que Jésus avance jusqu’au pied de l’escalier, jette un coup œil par la porte entrouverte, mais sans entrer. Puis il va à l’emplacement du tombeau, là où maintenant se trouve une espèce de petit temple païen.

« Les ossements des justes, même desséchés et dispersés répandent un baume purifiant et des semences de vie éternelle. Paix aux morts dont la vie a été bonne ! Paix aux purs qui dorment dans le Seigneur ! Paix à ceux qui ont souffert mais n’ont pas voulu connaître le vice ! Paix aux vrais grands du monde et du ciel ! Paix ! »

77.7 La femme l’a rejoint en suivant une haie qui la dissimule.

« Seigneur !

– Femme.

– Ton nom, Seigneur ?

– Jésus.

– Je ne l’ai jamais entendu. Je suis romaine : mime et ballerine. Je ne suis experte qu’en lascivité. Que signifie ce nom ? Le mien, c’est Aglaé et… et il veut dire : vice.

– Le mien veut dire : Sauveur.

– Comment sauves-tu ? Qui ?

– Celui qui recherche le salut en faisant preuve de bonne volonté. Je sauve en enseignant à être pur, à vouloir la douleur ainsi que l’honneur, le bien à tout prix. »

Jésus parle sans aigreur, mais aussi sans se tourner vers la femme.

« Je suis perdue…

– Je suis celui qui va à la recherche de ceux qui sont perdus.

– Je suis morte.

– Je suis celui qui donne la vie.

– Je suis saleté et mensonge.

– Je suis pureté et vérité.

– Tu es aussi bonté, toi qui ne me regarde pas, ne me touche pas, et ne me foule pas au pied. Pitié pour moi…

– C’est à toi d’abord d’avoir pitié de toi. De ton âme.

– Qu’est-ce que c’est, l’âme ?

– C’est ce qui fait de l’homme un dieu et non un animal. Le vice, le péché la tue et, une fois morte, l’homme devient un animal repoussant.

– Je pourrai te voir encore ?

– Celui qui me cherche me trouve.

– Où habites-tu ?

– Là où les cœurs ont besoin du médecin et des remèdes pour devenir honnêtes.

– Alors… je ne te verrai plus… Là où je suis, on ne veut ni médecin, ni remède, ni honnêteté.

– Rien ne t’empêche de venir là où je suis. Mon nom, on le criera dans les rues et il arrivera jusqu’à toi. Adieu.

– Adieu, Seigneur. Laisse-moi t’appeler “ Jésus ”. Ah, pas par familiarité !… Pour que rentre un peu de salut en moi. Je suis Aglaé. Souviens-toi de moi.

– Oui, adieu. »

La femme reste au fond du jardin. Jésus sort, l’air sévère. Il regarde tout le monde. Il remarque la perplexité des disciples, le mépris des habitants d’Hébron. Un esclave ferme le portail.

77.8 Jésus va droit par le chemin. Il frappe à la synagogue.

Un petit vieux s’avance, haineux. Il ne donne même pas à Jésus le temps de parler.

« La synagogue est interdite, pas question que ceux qui parlent aux courtisanes puissent mettre le pied dans ce lieu saint. Va-t’en ! »

Jésus fait demi-tour sans mot dire et continue sa route jusqu’à la sortie d’Hébron, ses disciples derrière lui. Alors, ils parlent.

« Pourtant, tu l’as bien cherché. Maître, lance Judas. Une courtisane !

– Judas, en vérité je t’affirme qu’elle s’élèvera au-dessus de toi. Et maintenant, toi qui me blâmes, que me dis-tu des Judéens ? Dans les lieux les plus saints de la Judée, nous avons été bafoués et chassés… Mais c’est ainsi. Le temps vient où Samarie et les païens adoreront le vrai Dieu, et le peuple du Seigneur sera souillé de sang et d’un crime… d’un crime au regard duquel les fautes des courtisanes qui vendent leur chair et leur âme seront peu de chose. Je n’ai pu prier sur les ossements de mes cousins et du juste Samuel. Mais peu importe. Reposez, dépouilles saintes, réjouissez-vous, âmes qui les habitiez. La première résurrection est proche. Ensuite viendra le jour où on vous montrera aux anges comme celles des serviteurs du Seigneur. »

Jésus se tait et tout prend fin.

 

[135] comme l’a dit le prophète, c’est-à-dire : Is 40, 3.