Ga 4, 1-3 : L'ère qui précède le Christ
L’ère qui précède le Christ comparée au temps où un héritier est mineur.
« 1 Or je dis: aussi longtemps qu’il est un enfant, l’héritier, quoique propriétaire de tous les biens, ne diffère en rien d’un esclave.
2 Il est sous le régime des tuteurs et des intendants jusqu’à la date fixée par son père.
3 Nous aussi, durant notre enfance, nous étions asservis aux éléments du monde. »
(Ga 4,1-3)
Dans la dernière phrase, saint Paul parle très probablement des Juifs (nous) soumis à la Torah (les éléments du monde) :
Les avis divergent sur l’identification du "nous": habitants de la Judée ou habitants de la Judée avec les païens ? Le problème est lié à la façon dont on interprète "les éléments du monde".
"Un élément" c’est "quelque chose qui fait partie d’une série". Par exemple, les premiers rudiments d’un enseignement ou d’une doctrine ; les quatre éléments qui selon les anciens composaient un organisme du cosmos - l’eau, l’air, la terre, le feu ; les esprits, anges ou démons, en tant qu’ils soutiennent, comme on le croyait, les astres ou les éléments du cosmos (cf Col 2,8.20 et vv. 15.18). Dans le cas de Gal 4,3 il est très probable qu’il s’agisse de la Loi de Moïse. En effet, saint Paul déclare dans la même lettre un peu plus loin :
« Mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt qu’il vous a connus, comment retourner encore à ces éléments sans force ni valeur, auxquels à nouveau, comme jadis, vous voulez vous asservir ? Observer des jours, des mois, des saisons, des années ! »
Gal 4,9-10)
Et aux Colossiens Paul écrit
« Du moment que vous êtes morts avec le Christ aux éléments du monde, pourquoi vous plier à des ordonnances comme si vous viviez encore dans ce monde ? "Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas. »
(Col 2,20-21)
Pour souligner le contraste entre l’ère qui précède Christ et celle qui commence avec Lui, Paul utilise les polémiques concernant la Loi en la présentant comme un régime d’esclavage. Mais n’oublions pas que quelques lignes plus haut, Paul avait souligné la fonction positive de la loi, providentielle dans le plan de Dieu :
« Ainsi la Loi nous servit-elle de pédagogue jusqu’au Christ, pour que nous obtenions de la foi notre justification. »
(Gal 3,24)
A.SERRA
Extrait de A.SERRA Gal 4,4 Una mariologia in germe,
in Theotokos I (1993/2) pp. 7-25, p.10-13
