La plénitude des temps dans le dialogue œcuménique

Une trajectoire de grâce et d'espérance (ARCIC)

Le 2 février 2004, la Commission internationale anglicane - catholique romaine (ARCIC) a présenté un document commun « Marie : grâce et espérance dans le Christ »

Les paragraphes 8-11 situent l'Incarnation et la vocation de Marie dans une trajectoire de grâce et d'espérance qui commença à l'aube de la création, puis dans l'Alliance avec Noé, Abraham, Moïse... pour atteindre « La plénitude des temps » dont parle saint Paul (Ga 4, 4).

8. L'Ancien Testament porte témoignage à la création par Dieu des hommes et des femmes comme image divine et à l'appel aimant de Dieu invitant à une relation d'alliance avec lui-même. Même quand ils ont désobéi, Dieu n'a pas abandonné les êtres humains au péché et au pouvoir de la mort.

Encore et encore Dieu a offert une alliance de grâce.

Dieu a fait

une alliance avec Noé, stipulant que plus jamais les eaux d'un déluge ne détruiraient « toute chair ».

Le Seigneur a fait

une alliance avec Abraham, stipulant que, par lui, toutes les familles de la Terre seraient bénies.

Par Moïse il a fait une

_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Dieu crée le monde par sa parole : la créature est une réponse, la ..." class="definition_texte">alliance avec Israël, stipulant que, obéissant à sa parole, les Israélites seraient une nation et un peuple sacerdotal.

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Sans cesse les prophètes ont sommé le peuple de revenir de la désobéissance vers le Dieu de la grâce de l'alliance, d'accueillir la parole de Dieu et de la laisser porter fruit dans leur vie. Ils ont attendu un renouvellement de l'alliance où régnerait l'obéissance parfa

ite et le don parfait de soi. « Voici l'<a class="link_glossaire" target="_blank" href="/index.php?id=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=24&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Dieu crée le monde par sa parole&nbsp;: la créature est une réponse, la ..." class="definition_texte">alliance que je conclurai avec la maison d'Israël après ces jours, dit le Seigneur : je mettrai ma loi au dedans d'eux, et je l'écrirai sur leur coeurs ; et je serai leur Dieu et ils seront mon peuple » (Jérémie 31, 33).

Dans la prophétie d'Ézéchiel cette espérance est exprimée non seulement en termes de bain et de purification, mais aussi de don de l'Esprit (Ézéchiel 36, 25-28).

9. L'alliance entre le Seigneur et son peuple est plusieurs fois décrite comme une liaison d'

tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Source de joie indicible, l’amour (hébreu&nbsp;: ahabah) vient de Dieu. ..." class="definition_texte">amour entre Dieu et Israël,

la vierge fille de Sion, épouse et mère : « Je t'ai fait le serment solennel et j'ai contracté une alliance avec toi, déclaration du Seigneur Dieu, et tu es devenue mienne » (Ézéchiel 16, 8 ; cf. Isaïe 54, 1 et Galates 4, 27). Même quand il punit l'infidélité, Dieu reste pour toujours fidèle, promettant de restaurer la relation d'alliance et de rassembler le peuple dispersé (Osée 1-2 ; Jérémie 2, 2 ; 31, 3 ; Isaïe 62, 4-5). L'image nuptiale est également utilisée dans le Nouveau Testament pour décrire la relation entre le Christ et l'Église (Éphésiens 5, 21-33 ; Apocalypse 21, 9).

En parallèle avec l'image prophétique d'Israël comme l'épouse du Seigneur, la littérature salomonienne de l'Ancien Testament caractérise

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la Sagesse comme l'assistante-ouvrière de Dieu (Prov 8, 22s ; cf. Sagesse 7, 22-26), soulignant semblablement le thème de l'aptitude et de l'activité créatrice. Dans le Nouveau Testament ces motifs prophétiques et sapientiaux se combinent (Luc 11, 49) et s'accomplissent dans la venue du Christ.

10. Les Écritures parlent également de l'appel par Dieu de personnes particulières telles David, Élie, Jérémie et Isaïe, de sorte qu'à l'intérieur du peuple de Dieu certaines tâches spéciales puissent être accomplies. Elles portent témoignage au don de l'Esprit ou à la présence de Dieu qui les rend aptes à accomplir la volonté et le dessein de Dieu. On trouve aussi de profondes réflexions sur ce que signifie être connu et appelé par Dieu depuis les tout débuts de son existence (Psaume 139, 13-16) ; Jérémie 1, 4-5). Ce sens de l'émerveillement devant la grâce prévenante de Dieu est également attesté dans le Nouveau

Testament</a>

, spécialement dans les écrits de Paul lorsqu'il parle de ceux qui sont « appelés suivant le dessein de Dieu », affirmant que ceux que Dieu « a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être conformés à l'image de son Fils ... Et ceux qu'il a prédestinés, ils les a aussi appelés ; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu'il a justifiés il les a aussi glorifiés » (Romains 8, 28-30 ; cf. 2 Timothée 1, 9). La préparation par Dieu à une tâche prophétique est bien illustrée dans les paroles dites par l'ange à Zacharie avant la naissance de Jean le Baptiste : « Il sera rempli de l'Esprit Saint, dès le sein

de sa mère » (Luc 1,15 ; cf. Juges 13, 3-5). </p>

11. Suivant la trajectoire de la grâce de Dieu et de l'espérance d'une réponse humaine parfaite, ainsi que nous l'avons retracée dans les paragraphes qui précèdent, les chrétiens ont, dans la ligne des auteurs de Nouveau Testament, vu son point culminant dans l'obéissance du Christ.

Dans ce contexte christologique, ils ont discerné un modèle semblable en celle qui devait recevoir la Parole dans son coeur et son corps, être recouverte de l'ombre de l'Esprit et donner naissance au Fils de Dieu.

Le Nouveau

e" target="_blank" href="/index.php?id=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=594&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="La nouvelle Alliance en Jésus étant fortement liée à la mort de Jésus,..." class="definition_texte">Testament ne parle pas seulement de la préparation par Dieu de la naissance de son Fils, mais aussi de l'élection, de l'appel et de la sanctification par Dieu d'une femme juive dans la ligne de ces saintes femmes, comme Sarah et Anne, dont les fils ont accompli les desseins de Dieu pour son peuple.

Paul parle du Fils de Dieu né « à la plénitude du temps » et « né d'une femme sous la Loi » (Galates 4, 4).

La naissance du fils de Marie est l'accomplissement de la volonté de Dieu pour Israël, et la part de Marie dans cet accomplissement est celle du consentement libre et sans réserve dans le don de soi total et la confiance. « Voici je suis la servante du Seigneur, qu'il m'advienne selon ta parole » (Luc 1, 38 ; cf. Psaume 123, 2).


Commission internationale anglicane - catholique romaine (ARCIC),

« Marie : grâce et espérance dans le Christ », 2 février 2004, § 8-11