St Venance Fortunat, Vexilla Regis, l'hymne de la Passion


 

Peu de temps avant de devenir évêque de Poitiers vers l'an 600, saint Venance Fortunat aida sainte Radegonde, dans la fondation d'un monastère, qui reçut une relique de la Croix et devint l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers.  C'est à l’occasion de la translation de la relique de la Sainte Croix qu'il composa Vexilla Regis, l'hymne de la Passion .

 

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Saint Venance Fortunat (vers 530-600)

Saint Venance Fortunat est le plus grand poète et hymnographe du VIès. Né près de Trévise en Italie entre 530 et 540, il suivit des études littéraires et juridiques à Ravenne, avant de partir, en 565, pour la Gaule, afin de rendre grâce à saint Martin pour la guérison miraculeuse d'une grave maladie d’yeux. À cette occasion, il  entreprit un véritable tour de Gaule, et, vers l'an 600, il devint évêque de Poitiers. Il apporta son aide à aide sainte Radegonde, reine de France et patronne secondaire de la France, dans la fondation du monastère qui reçut une relique de la Croix et devint l’abbaye Sainte-Croix de Poitiers, et mourut peu après. On lui attribue plusieurs hymnes : Vexilla Regis, et O Gloriosa Domina, hymne que l’Église a adoptée pour l'office du matin (les Laudes) des fêtes de la Vierge Marie . On le  fête le 14 décembre.

L’hymne ambrosienne Vexilla Regis

 Vexilla Regis est une hymne latine, composée pour la procession à l’occasion de la translation de la relique de la Sainte Croix à l'abbaye Sainte-Croix de Poitiers. Cette hymne consacrée à la Croix obtint une grande popularité, et, dans le contexte liturgique, l'hymne est encore proposée pour le Carême, la Semaine Sainte et les deux fêtes de la Sainte Croix (Invention de la Sainte Croix, le 2 mai) et  Exaltation de la Sainte Croix, le 14 septembre).

                         Traduction

"Voici que les étendards de notre Roi s’avancent ;

Sur nous la croix resplendit dans son mystère,

Où, dans sa chair, le Créateur du monde

Fut pendu comme un brigand au gibet des esclaves.

Les mains percées de clous, les pieds et les entrailles,

C’est là qu’il vient s’immoler pour tous les hommes ;

Blessé aussi par la pointe d’une lance,

Il répand l’eau et le sang pour laver nos offenses.

Alors les chants de David pour lui se révélèrent ;

Alors les psaumes vraiment s’accomplirent,

Quand le prophète annonçait à tous les peuples :

'Il a régné par le bois, le Sauveur notre Maître.'

Bel arbre resplendissant, éclatant de lumière,

Tu es paré de la pourpre royale ;

Tu fus élu comme l’arbre le plus digne

De porter ce corps très saint, de toucher à ses membres.

Heureuse croix où pèse la rançon du monde,

Par qui l’enfer a tremblé en son empire ;

Heureuse es-tu de porter ce fruit de vie,

Et les peuples rassemblés applaudissent ton triomphe.

Salut, Croix, salut, notre unique espérance !

Salut, autel qui portas l’Agneau sans tache.

De par la grâce de sa Passion très

La vie a enduré la mort et la mort rendu la Vie."

 

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Pour en savoir plus

 

-sur l’hymne O Gloriosa Domina, dans l’Encyclopédie mariale

-sur la littérature du Haut Moyen Age, dans l’Encyclopédie mariale

-Pour entendre l'hymne Vexilla Regis, cliquez ici

 

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