A. de Figueiredo, chantre de Fatima (Portugal, 1866-1953)

A. de Figueiredo, chantre de Fatima (Portugal, 1866-1953)

Antero de Figueiredo (Coimbra, 1866-1953) est le chantre par excellence de Fatima.

Voici un extrait de son œuvre :

« Les trois pastoureaux restèrent silencieux. Etonnés, tristes, ils ne savaient que dire.ils devaient ressentir cette impression de solitude crépusculaire que l'on éprouve lorsque la Beauté vous abandonne !...

A l'entour, la nature avait repris son aspect de toujours. Le soleil brûlait ; le troupeau s'était couché parmi le romarin violacé, à l'ombre des yeuses dont le feuillage, celui des chênes lièges, formait des dômes d'un vert dense. Tout reposait dans la serra déserte.

L'apparition n'avait parlé qu'à Lucie ; mais Jacinthe avait entendu ses paroles, tandis que le bon François, absorbé par le spectacle de cette beauté divine, n'avait perçu aucun son.

Lucie et lui méditaient, et le silence où ils étaient tombés n'était troublé que par le refrain joyeux de la petite Jacinthe :

- Oh, la belle Dame !

Et elle joignait ses petites mains comme pour une prière à cette Beauté !

Les deux autres petits bergers échangeait maintenant des réflexions étonnées, et la voix de la fillette répétait :

- Oh, la belle Dame !

Elle levait les yeux d'envie du côté du Levant, cherchant le chemin argenté par où elle était partie pour le Ciel...

En vain Lucie et François essayaient-ils d'attirer son attention sur l'idée qui les hantaient ; Jacinthe, obsédée par son idée à elle, répétait à nouveau son refrain lyrique à la Beauté :

- Oh, la belle Dame !

Et cet événement merveilleux laissa les petits bergers stupéfaits pour la journée entière. »


Antero de Figueiredo, Fatima, Lisbonne, 1943. Cité dans : « Notre Dame dans la Littérature portugaise » par Marie Dulce Leao, r.s.d., dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne, Paris 1952, p. 267-268