Marie et la Cité de Dieu (St Augustin)

Marie et la Cité de Dieu (St Augustin)

Que se réalise la "cité de Dieu" : n'est-ce pas le souhait de beaucoup ?

L'Ancien Testament cherchait à construire cette cité de Dieu. Saint Augustin (354-430) lisait la Bible et, pour lui, la Cité de Dieu est le peuple de Sion, fondé dans les patriarches et les prophètes et qui donne naissance à Marie (S. Augustin, La Cité de Dieu XVII, 16, 2). Et Marie donne naissance au Christ, en ce sens, Marie est elle-même la Cité de Dieu, où est né le Christ (S. Augustin, Commentaire du Psaume 142, 3).

Le Christ a ouvert Sion à une dimension universelle, et en corollaire, les hommes sont libres de créer des ordres juridiques et politiques, en cherchant la communion avec Dieu. Saint Augustin n'a pas développé cet aspect. Mais ne suggère-t-il pas l'importance de Marie pour construire une cité humaine qui soit digne de Dieu ?

1) Marie est née de la Cité de Dieu

« C'est ce peuple, augmenté des Israélites véritables, selon la chair, comme selon la foi, qui constitue la cité de Dieu, celle aussi qui enfanta le Christ selon la chair, quand seuls les Israélites la constituaient. D'elle en effet était née la Vierge Marie, en qui, pour être homme, le Christ a pris chair.

D'elle un autre psaume dit : "Mère Sion, dira l'homme, et un homme est né en elle et le Très-Haut lui-même l'a fondée" (Ps 86,5).

Quel est ce Très-Haut, sinon Dieu ? Et dès lors, le Christ-Dieu, avant de se faire homme par Marie en cette cité, l'a fondée lui-même dans les patriarches et les prophètes. Ainsi donc à cette Reine, cité de Dieu, la prophétie a annoncé longtemps à l'avance ce que nous voyons réalisé maintenant. »

(AUGUSTIN, La Cité de Dieu XVII, 16, 2).

2) Marie est la cité de Dieu, où est né le Christ

« Nous attirons l'attention de votre charité sur le fait que Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ est la tête de son corps, lui qui est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus, né d'une Vierge, comme dans la solitude, selon l'Apocalypse [Ap 12, 5.6].

D'après moi, cette solitude signifie qu'il est le seul qui soit né de la sorte... Or cette femme est l'antique Cité de Dieu sur laquelle on lit dans un psaume : "Des choses glorieuses ont été dites de toi, Cité de Dieu" [Ps 86, 3].

Cette Cité a commencé avec Abel, de même que la Cité du mal avec Caïn. Elle est l'antique Cité de Dieu qui toujours supporte la terre, espère le ciel qui est aussi appelé Jérusalem ou Sion. »

(AUGUSTIN, Commentaire du Psaume 142, 3)


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