La prière musulmane

La prière musulmane

La prière musulmane est très visible, elle a une dimension spirituelle, mais aussi sociale. «Salât » désigne strictement la prière rituelle, ce n'est pas la prière privée.

La prière rituelle[1]

L'appel à la prière se fait du haut du minaret. Le mot minaret, en arabe « manâra » vient de « Nûr », la lumière. A l'origine, le minaret était une sorte de tour de lumière. Le minaret n'est pas obligatoire à toute mosquée.

« 5 fois par jour ». Dans les sourates les plus anciennes du Coran, le musulman était invité à prier 80 fois par jour, puis le coran se limite à 5 fois. La première fois est à l'aube, puis à midi, au milieu de l'après-midi, au coucher du soleil, et une heure et demi après la nuit tombée. Ce rythme se comprend bien dans le cadre originel de l'islam : la caravane avance le matin, l'après-midi, on ne bouge plus, on a le temps de prier.

Avant d'accomplir la prière rituelle, le croyant doit d'abord préparer un espace en le purifiant avec de l'eau et en prononçant la formule consacrée à la conjuration du mauvais sort suivie de la formule « au nom de Dieu... » [2]. La séparation d'avec le monde profane est généralement matérialisée par le tapis de prière. On se déchausse avant de s'y installer. Si on n'a pas de tapis, on voit parfois un morceau de carton. Si on n'a rien, il suffit de tirer un trait par terre et d'entrer dans l'espace ainsi délimité.

La mosquée est un lieu naturellement pur et n'a donc pas besoin d'être purifiée.

Aujourd'hui, la direction de la prière est La Mecque.

Le croyant doit aussi se mettre en état de pureté rituelle en faisant des ablutions soit partielles, soit totales, selon le degré d'impureté qu'il a contracté. Le contact d'un cadavre, les excréments, le sperme entraînent un état d'impureté grave. Si le croyant n'a pas d'eau, il peut se purifier symboliquement en faisant les gestes requis après avoir touché de ses mains le sol, du sable, ou une pierre propre[3].

Le rituel ordinaire commence par l'attestation « Dieu est grand », puis le croyant demande à Dieu son aide. La partie centrale de la prière comporte 2, 3 ou 4 prosternations. Elle a lieu après la récitation de la première sourate du Coran, la f?ti?a[4] :

Au nom d'Allah, le Bienfaiteur miséricordieux,

Louange à Allah, Seigneur des mondes

Bienfaiteur miséricordieux.
Souverain du Jour du Jugement !

(c'est) Toi (que) nous adorons, Toi dont nous demandons l'aide,

Conduis-nous dans la voie droite,

La voie de ceux à qui tu as donné tes bienfaits, qui ne sont ni l'objet de (Ton) courroux ni les Egarés ! (Sourate 1)

Le vendredi midi, la prière est communautaire, à la mosquée. L'Imam est celui qui est devant, il guide les paroles et gestes rituels. Il fait une exhortation en deux parties, d'abord un commentaire du coran, puis il aborde des questions politiques et sociales.

La prière privée :

La prière privée est basée sur la psalmodie du coran et les invocations (du'â') qui sont principalement des prières de demande.

L'oraison intérieure (dhikr) est faite surtout de la récitation des noms de Dieu ou de formules sacrées qu'un maître spirituel (Shaykh) apprend à son disciple. C'est une invitation au souvenir permanent de Dieu, comme il est dit dans le coran : "souvenez-vous de moi et je me souviendrai de vous (2, 152)". Les soufis ont particulièrement développé le dhikr [5], et certaines confréries proposent de le vivre en groupe avec une répétition rythmique, pour parvenir à un état de recueillement, d'extase ou de transe.


[1] Edgard Weber, L'islam sunnite traditionnel, édition Brepols, 1993, p. 109

[2] Edgard Weber, Ibid.

[3] Edgard Weber, Ibid.

[4] Edgard Weber, Ibid.

[5] Edgard Weber, Ibid.

Autre source : Les notes d'une session du père Franz Bouwen à Emmaus (Terre ), année 2000/2001. Le Père Franz Bouwen, Belge, prêtre de la société des Pères Blancs, est présent à Jérusalem depuis 1968.


Présentation par Françoise Breynaert.

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