L’attitude croyante musulmane, ?m?n et isl?m

L’attitude croyante musulmane, ?m?n et isl?m

Nous suivons : R. ARNALDEZ, directeur de l'institut des langues orientales de Beyrouth.

Définitions de la foi (?m?n) et de l'abandon à Dieu (isl?m)

Un hadith distingue la foi (?m?n) et l'abandon à Dieu (isl?m)[1]

L' isl?m, c'est : « attester qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Mohamed est son serviteur et son envoyé, de faire la prière, de payer l'aumône légale, de jeûner le mois du ramadan, de faire le pèlerinage si on en a les moyens. »

L' ?m?n, c'est : « La foi consiste à croire en Dieu, en ses anges, en ses livres révélés, en ses envoyés, au Jour dernier, en la détermination du bien et du mal par Dieu. »

La foi décentre de soi-même.

« La foi qui apporte la croyance en l'unicité de Dieu inspire à l'homme, de la façon la plus sûre, l'horreur de toutes les idoles dont le culte détériorerait la nature. [...]

L'action de grâce et le remerciement entretiennent comme une respiration spirituelle et empêchent le repliement sur soi. »[2]

La foi est liée à l'obéissance à la loi.

« Lorsque le verbe croire (amana) a un complément « croire en » (amana bi) il signifie juger comme vrai.

Lorsque le verbe croire n'a pas de complément, il s'agit d'actes d'obéissance aux commandements. [3]

Les sunnites définissent la foi parfaite comme une connaissance et un principe. Néanmoins, plusieurs docteurs sunnites estiment qu'un acte de rébellion, qui va à l'encontre d'une prescription obligatoire, diminue la foi. Il y a donc l'idée que la foi augmente et diminue. L'esprit juridique apparaît à découvert : la foi est liée uniquement à ce qui est obligatoire dans la Loi.

Foi et psychisme.

R. ARNALDEZ fait quelques remarques :

Les actes extérieures que la Loi prescrit, ordonnés à sa signification spirituelle, unifient la vie matérielle est l'empêchent de se disperser au souffle des passions du corps.

« La psychologie religieuse aimerait à penser qu'un homme, dont la piété s'exprime par d'abondantes pratiques surérogatoires, a une foi plus vive et plus intense qu'un autre qui se borne à accomplir les devoirs prescrits. Mais qui ne voit que même au simple regard de la conscience, il n'en est pas toujours ainsi ? En fait, le sunnisme, s'il accorde quelques considérations aux conditions concrètes du psychisme humain, conserve à son égard la défiance que tout l'islam nourrit contre lui : c'est un repaire d'idoles qu'il faut renverser. »[4]

Pour un dialogue avec le christianisme.

- Le contenu de la foi musulmane diffère fortement du contenu de la foi chrétienne, au sujet du Christ bien sûr, mais aussi par l'idée de déterminisme du bien et du mal par Dieu.

- L'islam et un post-christianisme, on y retrouve un reflet des considérations judéo-chrétiennes sur la nécessité de vivre selon la loi divine pour que la foi ne soit pas vaine.


[1] Extraits du hadith transmis par Ibn 'Omar, cité dans R. ARNALDEZ, « La mystique musulmane », dans Aa Vv, La mystique et les mystiques, DDB, Paris 1965, p . 571-648, p. 574

[2] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 584

[3] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 584-585

[4] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 586

Synthèse par F. Breynaert

de R. ARNALDEZ, directeur de l'institut des langues orientales de Beyrouth,

« La mystique musulmane », dans Aa Vv, La mystique et les mystiques, DDB, Paris 1965

L’attitude croyante musulmane, īmān et islām

Nous suivons : R. ARNALDEZ, directeur de l'institut des langues orientales de Beyrouth. Définitions de la foi (īmān) et de l'abandon à Dieu (islām) Un hadith distingue la foi (īmān) et l'abandon à Dieu (islām)[1] L' islām, c'est : « attester qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Mohamed est son serviteur et son envoyé, de faire la prière, de payer l'aumône légale, de jeûner le mois du ramadan, de faire le pèlerinage si on en a les moyens. » L' īmān, c'est : « La foi consiste à croire en Dieu, en ses anges, en ses livres révélés, en ses envoyés, au Jour dernier, en la détermination du bien et du mal par Dieu. » La foi décentre de soi-même. « La foi qui apporte la croyance en l'unicité de Dieu inspire à l'homme, de la façon la plus sûre, l'horreur de toutes les idoles dont le culte détériorerait la nature. [...] L'action de grâce et le remerciement entretiennent comme une respiration spirituelle et empêchent le repliement sur soi. »[2] La foi est liée à l'obéissance à la loi. « Lorsque le verbe croire (amana) a un complément « croire en » (amana bi) il signifie juger comme vrai. Lorsque le verbe croire n'a pas de complément, il s'agit d'actes d'obéissance aux commandements. [3] Les sunnites définissent la foi parfaite comme une connaissance et un principe. Néanmoins, plusieurs docteurs sunnites estiment qu'un acte de rébellion, qui va à l'encontre d'une prescription obligatoire, diminue la foi. Il y a donc l'idée que la foi augmente et diminue. L'esprit juridique apparaît à découvert : la foi est liée uniquement à ce qui est obligatoire dans la Loi. Foi et psychisme. R. ARNALDEZ fait quelques remarques : Les actes extérieures que la Loi prescrit, ordonnés à sa signification spirituelle, unifient la vie matérielle est l'empêchent de se disperser au souffle des passions du corps. « La psychologie religieuse aimerait à penser qu'un homme, dont la piété s'exprime par d'abondantes pratiques surérogatoires, a une foi plus vive et plus intense qu'un autre qui se borne à accomplir les devoirs prescrits. Mais qui ne voit que même au simple regard de la conscience, il n'en est pas toujours ainsi ? En fait, le sunnisme, s'il accorde quelques considérations aux conditions concrètes du psychisme humain, conserve à son égard la défiance que tout l'islam nourrit contre lui : c'est un repaire d'idoles qu'il faut renverser. »[4] Pour un dialogue avec le christianisme. - Le contenu de la foi musulmane diffère fortement du contenu de la foi chrétienne, au sujet du Christ bien sûr, mais aussi par l'idée de déterminisme du bien et du mal par Dieu. - L'islam et un post-christianisme, on y retrouve un reflet des considérations judéo-chrétiennes sur la nécessité de vivre selon la loi divine pour que la foi ne soit pas vaine.


[1] Extraits du hadith transmis par Ibn 'Omar, cité dans R. ARNALDEZ, « La mystique musulmane », dans Aa Vv, La mystique et les mystiques, DDB, Paris 1965, p . 571-648, p. 574

[2] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 584

[3] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 584-585

[4] R. ARNALDEZ, Ibid., p. 586

Synthèse par F. Breynaert

de R. ARNALDEZ, directeur de l'institut des langues orientales de Beyrouth,

« La mystique musulmane », dans Aa Vv, La mystique et les mystiques, DDB, Paris 1965