Les personnages de l’Ancien Testament dans le coran

Les personnages de l’Ancien Testament dans le coran

Abraham dans le coran :

Abraham bâtit la Kaaba ( 2, 127), appelle au pèlerinage (22, 27), et demande à Dieu d'envoyer un prophète aux Arabes (2, 129).

Le sacrifice de son fils (37, 100-109) exprime le sommet de l'abandon à Dieu, aussi Dieu l'a-t-il prit pour ami (4, 125). Dans le coran, quand on parle du sacrifice d'Abraham, le nom du fils n'est pas donné. Les musulmans disent que c'est Ismaël.

Abraham loue le Seigneur de l'univers qui l'a créé, le dirige, le nourrit, veille sur sa santé et le ressuscitera (26, 77-82).

L'affaire du pacte d'Alliance avec des animaux coupés en deux (Genèse 15, 8-21) est remplacé par un miracle destiné à prouver la vérité sur la résurrection : des oiseaux sont coupés et leurs morceaux placés très loin les uns des autres dans la nature. A un signal, les morceaux se rassemblent et les oiseaux revivent. (Coran 2, 260).

Moïse dans le coran :

Moïse (Coran 28) vit une histoire qui ressemble à celle de la Bible, avec quelques différences...

L'épisode du buisson ardent (Exode 3) a son parallèle dans le Coran 28, 29-30. Dans le Coran ne voit pas un buisson qui brûle sans se consumer, simplement il voit du feu et Dieu l'appelle de l'arbre. Dans le coran Dieu se révèle selon le stéréotype du monothéisme, dans la Bible, il est le Dieu vivant qui voit la misère et descend pour délivrer (Exode 3).

Moïse transmet les versets du Coran, et il n'y a pas de récit d'Alliance (Exode 19).

Comme dans la Bible, Pharaon refusa d'écouter Moïse, et il fut noyé dans la mer Rouge (sourate 73, 15-16 ; 28,36-42...).

David dans le coran :

Le Coran présente le roi David avec un récit édifiant, il tue Goliath (2, 251) et Dieu lui a appris à faire des cottes de mailles (21, 80).

David est un modèle de piété : « Endure ce qu'ils disent; et rappelle-toi David, Notre serviteur, doué de force [dans l'adoration] et plein de repentir [à Dieu] » (38, 17). Cependant, son portrait ne contient aucun péché ni aucune pénitence (alors que la Bible, en racontant les péchés du roi enseigne à ne pas considérer les rois comme des dieux - pensons à pharaon ou aux empereurs romains...). Au contraire, le Coran transforme la parabole biblique de Nathan qui explique à David que prendre la femme d'Urie en tuant ce dernier, c'est comme de prendre la brebis du pauvre quand on en a déjà 99. et dans le coran, le repentir de David n'a plus de contenu historique :

22. Quand ils entrèrent auprès de David, il en fut effrayé. Ils dirent : "N'aie pas peur ! Nous sommes tous deux en dispute; l'un de nous a fait du tort à l'autre. Juge donc en toute équité entre nous, ne sois pas injuste et guide-nous vers le chemin droit.

23. Celui-ci est mon frère : il a quatre-vingt-dix-neuf brebis, tandis que je n'ai qu'une brebis. Il m'a dit : "Confie-la-moi"; et dans la conversation; il a beaucoup fait pression sur moi".

24. Il [David] dit : "Il a été certes injuste envers toi en demandant de joindre ta brebis à ses brebis". Beaucoup de gens transgressent les droits de leurs associés, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres - cependant ils sont bien rares. - Et David pensa alors que Nous l'avions mis à l'épreuve. Il demanda donc pardon à son Seigneur et tomba prosterné et se repentit.

(Coran 38, 22-24)

Il y a quelques versets sur Elie, Elisée est tout juste nommé.

Le Coran est muet sur Isaïe, Jérémie, Ezéchiel ou Daniel, et les petits prophètes.

Ainsi, dans le Coran, Dieu est comme contraint à la logique qui prévaut au temps de Moïse et de David ou dans la lecture deutéronomiste (livres de Samuel, livres des rois) : il se limite à donner la victoire pour confirmer la foi des croyants. Le Coran ne mentionne aucun prophète de l'exil (Isaïe, Ezéchiel, Jérémie etc.) qui transcendent cette seule logique. Ainsi en arrive-t-on à ce que l'islam appelle la « loi suprême de l'histoire ».

Dialogue interreligieux :

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Bibliographie : Jacques Jomier, o.p. Cahiers Evangile n° 48, Un chrétien lit le coran. Cerf, Paris 1985

Françoise Breynaert