Goethe : Faust (Allemagne 1808 et 1832)

Goethe (Faust, 1808 et 1832)

Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) est un poète ambiguë, il s'est dit « antichrétien décidé », et dix jours avant de mourir il confie à Eckermann « je m'incline devant le Christ comme devant la révélation divine du principe suprême de la moralité » mais il ajoute qu'il s'incline aussi devant le soleil « car lui aussi est une révélation du Très Haut et même la plus puissante... »[1]

Goethe a composé deux pièces de théâtre intitulées « Faust », la première est publiée en 1808, la seconde est publiée après sa mort, en 1832.

Faust (1808)

Faust est un homme admiré par le peuple pour sa sagesse, épris de connaissance profonde, vivante, transcendante. Accablé par l'insignifiance de son savoir et désespérant de ne rien découvrir qui puisse le satisfaire, il signe un pacte avec Méphistophélès, l'un des sept princes de l'enfer. « Je suis l'esprit qui toujours nie, et c'est avec justice car rien n'existe en ce monde qui ne mérite d'être détruit ».

Faust, avec l'aide de Satan, séduit une jeune fille pure et pieuse, Marguerite.

Mais Marguerite revient à elle-même devant une statue de la Vierge des sept douleurs en lui disant :

« Incline, ô douloureuse, avec clémence

Ton visage vers ma détresse. »

Cette première "conversion" est encore marquée par le souci très humain du déshonneur. Mais ensuite, quand Marguerite est mise en prison pour avoir tué sa mère et son enfant, elle a le courage de refuser de se laisser "sauver" par Faust, et préfère expier sa faute. C'est alors qu'une voix d'En Haut proclame : "elle est sauvée".

Faust (publication posthume en 1832)

Cette pièce de théâtre reprend le thème précédent d'une manière moins passionnée et plus compliquée.

Faust fait toutes sortes de sorcelleries.

Faust meurt et Méphistophélès veut l'emmener en enfer. Mais Faust est sauvé de justesse, en présence des anges, de Notre Dame (qui ressemble à une déesse de l'amour), de Marie Madeleine et... de Marguerite, qui se réjouit de savoir que son ami Faust est sauvé.

On peut voir dans cette pièce un miracle de la miséricorde de Notre Dame, dans le genre de celui de Théophile, on peut aussi y voir une réhabilitation frivole et même blasphématoire.[2]


[1] Pierre Lorson sj, Notre Dame dans la littérature allemande, dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne Paris 1952, p. 79

[2] Cf. Pierre Lorson sj, Ibid., p. 80-81

Françoise Breynaert