Mihai Eminescu (Roumanie, 1850-1889) - Romantique

Mihai Eminescu (Roumanie, 1850-1889) - Romantique

Mihai Eminescu

Mihai Eminescu (Mihai Eminovici, 15 janvier 1850 - 15 juin 1889), est un poète romantique, le plus célèbre de Roumanie.

Au plan politique, Eminescu avait des vues nationalistes conservatrices. Les communistes roumains critiquèrent ses œuvres comme « mystiques » et « bourgeoises » mais ils finirent par convenir qu'il était intéressé par la destinée des prolétaires et qu'il était le plus grand poète roumain.

Au plan religieux, Eminescu a indistinctement utilisé des thèmes bouddhistes, chrétiens, agnostiques, et athées (il disait "ne pas être chrétien").

Il souffre pendant ses dernières années de psychose maniaco-dépressive et de syphilis.

L'un de ses poèmes est comme un cri du noyé vers l'étoile de la mer[1]

Lève-toi sur moi (comme une étoile) douce lumière.

Comme dans mon rêve céleste d'autrefois :

O Mère , toujours Vierge,

Dans la nuit de mes pensées viens.

Mon espérance, ô ne la laisse pas mourir :

Bien qu'ait été profond l'océan de mes fautes,

Que ton regard plein de chaudes larmes,

Miséricordieux, descende sur moi.

Etranger au milieu de tous, perdu dans la souffrance

Profonde de mon néant,

Je ne crois plus à rien, je n'ai plus de force.

Donne-moi ma jeunesse, rends-moi ma croyance,

Et réapparais de ton ciel d'étoiles

Pour que je t'adore désormais éternellement - Marie.

Un autre de ses poèmes est plus apaisé[2]

En t'élisant notre reine, Nous nous agenouillons en te priant.

Exauce-nous, sauve-nous, De la vague qui nous assaille.

Sois le bouclier de notre force, Sois le mur de notre salut.

Que s'abaisse sur nous ton regard adoré,

O mère toute pure, Et toujours Vierge-Marie.

Nous qui par pitié du Saint, faisons de l'ombre à la terre,

Nous supplions la miséricorde de l'Etoile du matin des Mers

Ecoute nos plaintes, ô reine par-dessus les anges,

De la brume montre-toi à nous, claire et douce lumière,

O Mère toute pure, Et perpétuellement Vierge - Marie !


[1] « La Vierge dans la Littérature populaire roumaine » par Frédéric Tailliez, s.j. (professeur à l'Institut Pontifical Oriental), dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne, Paris 1952, p. 321

[2] « La Vierge dans la Littérature populaire roumaine » Ibid., p. 321-322

Synthèse Françoise Breynaert