L'Angélus


 

L’Angélus est une prière quotidienne chrétienne de l'Église catholique d'Occident.  Cette prière de l'Angélus doit son nom au premier mot latin de l’expression: « Angelus Domini nuntiavit Mariæ » (L’ange du Seigneur annonça à Marie). Elle fait donc directement référence au récit de l’Annonciation, rapporté dans l’Évangile de saint Luc, et on la prie trois fois dans la journée. Elle évoque également les mystères de l’Incarnation, de la Passion et de la Résurrection du Christ.

 

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Origine

La prière de l'Angélus s'est développée entre le XIV° et le XVI° siècle.

Le roi Louis XI, en France, en 1472, prescrivit de la réciter à midi pour la paix du Royaume : c'est "l'Ave Maria de la paix", progressivement récité le matin, le midi et le soir. Les papes accordèrent bientôt à cette récitation des jours d’indulgence. C’est au XVIIe siècle que la forme actuelle fut normalisée.

Déroulement

L'Angélus se sonne par trois séries de trois tintements suivis d'une "pleine-volée". On a coutume d'incliner légèrement la tête lorsque l'on dit « Et le Verbe s'est fait chair », en signe de révérence pour le mystère de l'Incarnation. On récite cette prière trois fois par jour dans l'Église latine, à six heures, à midi et à dix-huit heures[1].

V/. L'Ange du Seigneur apporta l'annonce à Marie,

R/. Et elle conçu du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie ...

V/. Voici la servante du Seigneur,

R/. Qu'il me soit fait selon votre parole.

Je vous salue Marie ...

V/. Et le Verbe s'est fait chair,

R/. Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie ...

V/. Priez pour nous, mère de Dieu,

R/. Afin que nous soyons rendu dignes des promesses de notre Seigneur Jésus-Christ.

PRIONS : Que ta grâce Seigneur notre Père se répande en nos cœurs : par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'incarnation de ton Fils bien-aimé, conduis-nous par sa passion et par sa croix jusqu'à la gloire de la résurrection. Par Jésus-Christ.

Le texte de l'Angélus : un texte de grande valeur

Les versets de l'Angélus citent l'évangile de l'Annonciation selon saint Luc (Lc 1, 26-38) et le prologue de Jean (Jn 1, 14).

L'oraison finale prend son origine à la fin de l'époque patristique.

Vers l'an 660 la liturgie papale introduisit la fête de l'Annonciation et l'on priait après la communion avec ces mots :

 

« Répands ô Père ta grâce en nos âmes ;

toi qui à l'annonce de l'ange, nous as révélé l'incarnation de ton fils,

guide-nous par sa passion et par sa croix à la gloire de la résurrection.

Par Jésus le Christ notre Seigneur. » (Sacramentaire Grégorien GrH 143)

C'est maintenant devenu chez les catholiques l'oraison du 4° dimanche de l'Avent et la prière finale de l'Angélus, et c'est aussi l'oraison pour célébrer l'Annonciation chez les Églises luthériennes de France...

Il y n'a pas de prière plus synthétique: l'Incarnation, la passion, la Résurrection.

L’Angélus et l’Exhortation apostolique Marialis cultus

Le saint pape Paul VI, dans son Exhortation apostolique "Marialis cultus" du 2 février 1974, sur Le culte de la Vierge Marie § 41), exhortait les fidèles à prier l’Angelus :

« Nos propos sur l'Angélus veulent être seulement une simple mais vive exhortation à conserver l'habitude de le réciter, lorsque et là où c'est possible.

Cette prière n'a pas besoin d'être rénovée : sa structure simple, son caractère biblique, son origine historique qui la relie à la demande de sauvegarde dans la paix, son rythme quasi liturgique qui sanctifie divers moments de la journée, son ouverture au mystère pascal qui nous amène, tout en commémorant l'Incarnation du Fils de Dieu, à demander d'être conduits « par sa passion et par sa croix jusqu'à la gloire de la résurrection », font que, à des siècles de distance, elle conserve inaltérée sa valeur et intacte sa fraîcheur. »[2]

 

NB : Dans la note 109 de Marialis cultus, le pape Paul VI permet de remplacer l'oraison tirée du 4° dimanche de l'Avent par l'oraison tirée de la liturgie de l'Annonciation.

Cette oraison est :

"Seigneur, tu as voulu que ton Verbe prit chair dans le sein de la Vierge Marie ; puisque nous reconnaissons en lui notre Rédempteur, à la fois homme et Dieu, accorde-nous d'être participant de sa nature divine. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen."

En temps pascal, l'Angélus est remplacé par le Regina caeli.

Regina coeli, laetare, alleluia

Quia, quem meruisti portare, alleluia
Resurrexit, sicut dixit, alleluia
Ora pro nobis Deum, alleluia.

Reine du Ciel, réjouis-toi, alleluia

Celui que tu as mérité de porter, alleluia
Est ressuscité comme il l'a dit, alleluia
Prie Dieu pour nous, alleluia

Sois heureuse et réjouis-toi, Vierge Marie, alleluia
Car le Seigneur est vraiment ressuscité, alleluia

Prions

Dieu, qui as donné la joie au monde en ressuscitant Jésus, ton Fils, accorde-nous par sa mère, la Vierge Marie, de parvenir au bonheur de la vie éternelle. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

[1] cet horaire peut varier selon le travail et les régions.

[2] Paul VI, Exhortation apostolique "Marialis cultus", sur Le culte de la Vierge Marie (§ 41).

 

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Pour en savoir plus

 

-sur les grandes prières mariales, dans l’Encyclopédie mariale

- sur L’Angélus, texte latin, dans l’Encyclopédie mariale

-sur L’Angélus adapté pour le chant liturgique (français), dans l’Encyclopédie mariale

 

Synthèse F. Breynaert et l’équipe de MDN.