Jean-B. Yasutarô (Japon, 1869) - Marie reine des martyrs

Du soir jusqu'à l'aurore, la Vierge Marie me parle d'une voie douce

Au Japon en 1869, première année du règne de l'empereur Meiji, quand furent amenés à Otometögué des Chrétiens de Nagasaki, il s'en trouva deux qui furent enfermés dans une cellule qui ne mesurait pas un mètre de côté.

Le premier, Antoine Marie Wasaburô, y mourut le 9 octobre 1869. Le second, Jean-B. Yasutarô, âgé de 32 ans, était sur le point de mourir quand un Chrétien réussit à pénétrer dans la cellule. Entre eux s'engagea le dialogue suivant :

- Vous devez souffrir de votre solitude ?

- Non, répond le moribond, chaque nuit, depuis 10 heures du soir jusqu'à l'aurore, apparaît auprès de moi une jeune fille de 17 ou 18 ans, qui ressemble à la Vierge Marie, et que je crois être la Vierge ; elle me parle d'une voie douce. Mais, surtout, ne dites rien de cela tant que je suis en vie.

- N'avez-vous rien à me confier ?

- Non, dites seulement à ma mère que je meurs attaché à la croix avec Jésus-Christ. »

Cette apparition de la Reine des Martyrs à un de ses dévots serviteurs n'est-elle pas dans la tradition catholique ?


Henri Mora, M. E. P. La dévotion mariale au Japon.

dans : Maria - études sur la Vierge Marie - sous la direction d'Hubert du Manoir, s. j. - Tome IV, 1956, p. 995