1848 : Les gloires de Marie : la gloire de son Fils (Newman)

Les gloires de Marie ont pour objet la gloire de son Fils (Newman)

L'année de sa conversion au catholicisme (1845), Newman avait préparé son « Essai sur le développement de la doctrine chrétienne », où il explique comment la doctrine se développe à partir de la vérité centrale de l'Incarnation.

Peu de temps après sa conversion, en 1848, sa XVII° conférence à l'Oratoire de Birmingham a pour titre « Les gloires de Marie ont pour objet la gloire de son Fils. »[1]

Newman y répond à la difficulté qu'éprouve l'esprit libéral de son temps pour accepter l'Incarnation :

« Cette croyance déclare que Jésus-Christ est Dieu, elle implique qu'il est homme ; elle présente à notre esprit qu'il est encore Dieu quoiqu'il soit devenu homme, et qu'il est véritablement homme quoiqu'il soit Dieu. Si Marie est Mère de Dieu, Jésus-Christ est nécessairement Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous. »

Newman continue en évoquant la dignité éminente et sublime qui pût mettre Marie en mesure d'assurer son rôle de Mère de Dieu :

« il fallait, pour accroître encore la gloire du Sauveur, que celle qui devait être l'instrument de son Incarnation fût un miracle de sa grâce. »

Et, dans la cohésion et la logique de la foi, il commente aussi l'Assomption de Marie :

« C'est sa convenance qui la recommande d'une manière si pressante à notre esprit ; nous sentons que cela devait être ; qu'il convenait à son Seigneur et Fils de glorifier celle dont les rapports avec lui et dont le caractère étaient si remarquables et si particuliers. [...] Ce miracle est en étroite union et en harmonie avec la substance et les principaux traits du dogme de l'Incarnation ; sans lui, l'enseignement catholique présenterait quelque chose d'incomplet. »

N.B. Le dogme de l'Immaculée conception (1854) et celui de l'Assomption (1950) n'ont pas encore été promulgués quand Newman écrit ses lignes. Newman est simplement le témoin du consensus des fidèles.


[1] Cf. Jean Honoré, La pensée christologique de Newman, Desclée 1996. p. 155-157


F. Breynaert

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