Lc 1, 48 par les pères de l'Église

Lc 1, 48 par les pères de l'Église

Dans son Magnificat, la mère de Jésus prophétise en proclamant :

« Désormais toutes les générations me diront bienheureuse »

(Lc 1,48)

Ce verset a retenu l’attention de quelques pères de l’Eglise qui y ont lu une prophétie de Marie, prophétie justifiée par sa maternité divine et prophétie qui se vérifie au long des siècles.

Saint Jérôme (347-420) affirme:

« Certains parlent de Marie comme d’une prophétesse ; et il n’y a à ce sujet aucun doute. Elle même parle ainsi dans l’Evangile : "Désormais toutes les générations me diront bienheureuse parce que le Tout Puissant a fait de grandes choses." (Lc 1,48-49) »[1]

Niles (+ 430) écrit ceci :

« Tu m’as demandé pourquoi en Isaïe Marie, la Mère de Dieu est appelée prophétesse. Lit l’Evangile : " parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante. Désormais toutes les générations me diront bienheureuse." (Lc 1,48).

Si tu ne comprends pas que Marie très est dite bienheureuse par toutes les nations et par toutes les langues parce qu’elle a conçu dans son sein et donné le jour, sans corruption et sans tache, à Dieu qui assuma la chair par le Saint Esprit et par elle, alors ne crois pas à Isaïe.

Mais si dans le monde entier elle est dite bienheureuse, et elle est louée et célébrée avec des cantiques, elle qui est la terre sans semence et inculte, tout comme son fruit bienheureux et éternel, pourquoi hésites-tu encore sur le fait que Marie Mère de Dieu est indiquée comme une prophétesse ? »[2]

Antipater de Bostra en est très voisin :

« "Désormais toutes les générations me diront bienheureuse" (Lc 1,48). Elle se proclame elle-même bienheureuse. Elle même dit : "Désormais toutes les générations me diront bienheureuse", et non pas toi seulement.

Elle ne parlait pas de sa propre bouche, mais elle offrait un premier essai au Saint Esprit qui était descendu sur elle et elle prophétisait. Vraiment, quelle génération à partir d’elle ne l’a pas proclamée bienheureuse, celle qui n’a pas connu le mariage d’un homme mais qui porte Dieu selon l’Esprit ?

D’abord le prophète annonce et ensuite l’événement montre la vérité de la prophétie. »[3]


[1] Saint Jérome, In Isaiam, 3,8 –1-4 : CCL 73,111-112

[2] Nilus Abbas, Epistolae 2, 180 ; PG 79,293

[3] Antipater Bostrenus, hom in SS Deiparae Annuntiationem, 20 : PG 85,1788-1789


Angelo Gila