Saint Martin de Tour (316-397)

Saint Martin de Tour (316-397)

Son culte se répandit non seulement en France, mais dans toute l'Europe. La puissance durable de son rayonnement joua un rôle important dans la conversion du roi Clovis et dans la vie du peuple français. (Jean-Paul II, paul-ii/fr/homilies/1996/documents/hf_jp-ii_hom_19960921_morte-san-martino.html>Homélie du Samedi 21 septembre 1996, base aérienne de Tours).

Rien de plus simple, apparemment, que la leçon du manteau coupé en deux, et donné par Martin au pauvre d'Amiens. Sulpice Sévère, contemporain et admirateur de saint Martin de Tour, nous révèle une vie complexe et plus proche de nous que celle du trop fameux légionnaire à cheval. Pour la commodité, distinguons quatre grandes étapes de sa marche vers Dieu.

Contrairement à l'image d'Epinal de l'affrontement avec Julien, Martin baptisé demeura sans doute vingt-deux ans un soldat chrétien dans un Empire chrétien : soldat de Dieu et de César. La militia est vécue par lui comme un exercice de dépossession de soi, d'obéissance, de pauvreté dans une vie à la dure. A cette expérience se joint l'apprentissage élémentaire d'une vie apostolique de laïc : il tente de convertir avec lui son officier.

Puis ce sont les chocs de la crise arienne.mission ou congé régulier au terme de son engagement, le retour de Martin à la vie civile coïncide curieusement avec l'année où la résistance des chrétiens occidentaux à l'arianisme de l'empereur Constance atteint son paroxysme. Ne faut-il pas lire la réponse de Martin à Julien : « Je suis chrétien, je n'ai pas le droit de combattre », sous la forme : « Je suis chrétien catholique, je n'ai pas le droit de combattre sous un prince arien. »

C'est auprès d'Hilaire, dans la communauté des clercs de Poitiers, qu'Il fait peut-être une première expérience de la vie ascétique communautaire partiellement inspirée des moines d'Orient. Le fait qu'Hilaire appelle alors Martin à l'ordre mineur d'exorciste est un indice de plus en faveur de cette hypothèse.

A la charnière décisive entre la vie du siècle et la retraite ascétique loin du monde, Martin vient à Ligugé avec l'assentiment et sous le patronage d'Hilaire, qui lui envoie rapidement un catéchumène à former.

Puis Martin, devenu évêque de Tours, alla ensuite à Marmoutiers.


Voir SULPICE SEVERE, Vie de saint Martin, Sources chrétiennes n°133-135

Cf. Jaime GARCIA, Clovis et la conversion des Francs, dans « Autour du 15° centenaire du baptême de Clovis », dans Connaissance des Pères de l'Eglise n° 61, mars 1996, p. 14-19


Extraits de : Jacques FONTAINE, Membre de l'Institut, « Saint Martin et nous », dans « Autour du 15° centenaire du baptême de Clovis », dans Connaissance des Pères de l'Eglise n° 61, mars 1996, p. 14-15

N.B. Ajoutons que l'évêque de Nizier, dans sa lettre à Clodoswinde, femme de Clotaire Ier, écrite vers 563-565, raconte la conversion de Clovis témoin des miracles faits par les reliques de saint Martin. Il n'y a pas de miracles chez les ariens qui ne croient pas en la divinité du Christ !