Sainte Geneviève (423-512)

Sainte Geneviève (423-512)

« La Vie de Geneviève rédigée peu de temps après sa mort au début du VI° siècle, nous dit que née à Nanterre vers 420, remarquée par saint Germain d’Auxerre qui se dirigeait vers l’Angleterre, elle s’installe comme vierge consacrée à Paris vers 440. Lorsque Attila, le chef des Huns assiège Paris en 451, elle exhorte les Parisiens à ne pas abandonner leur ville. En 453, elle a affaire à un autre chef barbare, le franc Childéric, ce chef barbare païen dont la capitale était Tournai, veut faire exécuter des prisonniers mais Geneviève intervient pour les délivrer. Geneviève était d’origine barbare noble et possédait de grands biens fonciers. Elle a donc autorité sur les Gallo-Romains et sur les Barbares au service de Rome. En 476, Childéric fait le blocus de Paris, Geneviève intervient encore pour ravitailler la ville. »[1]

Comme elle avait gardé les moutons à Nanterre

On la mit à garder un bien autre troupeau,

La plus énorme horde où le loup et l’agneau

Aient jamais confondu leur commune misère.

Et comme elle veillait, tous les soirs, solitaire

Dans la cour de la ferme ou sur le bord de l’eau

Au pied du même saule et du même bouleau

Elle veille aujourd’hui sur ce monstre de pierre.

Et quand le soir viendra qui fermera le jour,

C’est elle la caduque et l’antique bergère

Qui ramassant Paris et tout son alentour

Conduira d’un pas ferme et d’une main légère

pour la dernière fois dans la dernière cour

le troupeau le plus vaste à la droite du Père[2].



[1] Pierre RICHE, Université de Paris X, « La christianisation de la Gaule aux V° et VI° siècle, dans Connaissance des Pères de l’Eglise n° 61, mars 1996, p. 10

[2] Charles PEGUY, Geneviève, Gallimard, 1951, p. 19-20. « Geneviève II »