Clermont-Ferrand (63), la cathédrale

Notre-Dame de Clermont

Vers 450 l’évêque Namatius (saint Namace) fait construire une première cathédrale au sommet de la butte. Il la dédie aux saints martyrs Agricol et Vital dont il fait venir les reliques de Bologne. Elle est décrite par Grégoire de Tours dans l’Histoire des Francs (42 fenêtres, 70 colonnes, 8 portes, en forme de croix avec une abside ronde aux murs décorés de mosaïques de marbre.)

En 761 elle est détruite lors d’un raid de Pépin le Bref contre le duc d’Aquitaine et semble-t-il reconstruite. Le 2 juin 946, selon la tradition, l’évêque Etienne II consacre une nouvelle cathédrale dédiée à la Vierge. Il y installe une statue-reliquaire de la Vierge en majesté vêtue d’or vénérée jusqu’à la Révolution.

Aux alentours de 1248 est lancé le chantier de construction d’une nouvelle cathédrale de style gothique par les évêques Hugues de la Tour, et à partir de 1253 son neveu Guy, et le chapitre des chanoines. Vers 1350 le chantier s’interrompt pour 500 ans : appauvrissement dû à la guerre de Cent Ans et à la Grande Peste. Le projet de terminer la cathédrale par un porche de style gothique flamboyant n’aboutira pas. 

Pendant la Révolution (1793-1794) la cathédrale est transformée en temple de la Raison puis de l’Être Suprême ce qui lui permet d’échapper à la destruction. Mais les stalles, tableaux et statues sont brûlées, le maître-autel en vermeil et les objets d’orfèvrerie ainsi que les cloches sont fondues, les statues des portails sont brisées et les clochers (sauf la tour de la Bayette) démolis. A partir de 1798 l’évêque constitutionnel Périer a le droit de remeubler la cathédrale.

L’historien T. KOEHLER nous signale avec beaucoup de profondeur spirituelle le rapport entre l’aventure des cathédrales et Marie :

« Les cathédrales sont la manifestation d'un programme d'éducation religieuse qui guidait l'Église dans son pèlerinage terrestre, à travers les annonces catéchétiques sur les portails, l'histoire du salut peinte sur les vitraux, sur les chapiteaux et sur les parois des nefs; un pèlerinage qui finit à l'autel, au sanctuaire du sacrifice du Christ, dans la communion avec le Dieu de la résurrection. Ce programme portait un nom : Notre Dame, modèle de l'Église. Marie est la médiatrice, la reine, la mère; on peut dire la même chose de l'Église. »

Il n’y a avait pas de chapelle dédiée à la Vierge Marie, la cathédrale elle-même était la Vierge Marie.

« A partir de leurs portails majestueux, les grandes cathédrales dédiées à la Bienheureuse Vierge proposent une catéchèse mariale de nature christocentrique: les fidèles passaient d'un monde extérieur à l'intimité de l'Église, de Notre Dame Marie, pour être formés, éduqués, conduits vers l'autel, à l'eucharistie, à l'union avec Dieu. »

Le centre de tout, c’est Jésus, mais dans ce lieu spirituel qu’est Marie. Un exemple splendide est celui de la Cathédrale de Clermont-Ferrand.

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Source : Cathédral Notre-Dame de Clermont