Dompierre-sur-Besbre (03) : abbaye Notre-Dame de Sept-Fons

En 1098 des moines venus de l’Abbaye de Molesmes en Champagne, fondèrent le monastère de Cîteaux au sud de Dijon, pour y vivre sans compromis, en la prenant non pas à la lettre, mais au sérieux, la Règle qu’ils avaient fait profession d’observer. Celle-ci avait été écrite au VIe siècle par celui qu’on appellera le Père des moines d’Occident : saint Benoît.

Le nom de Cîteaux semble venir du mot latin « Cistellum », roseau, ce qui laisse supposer que le nouveau monastère fut établi dans des terrains marécageux. 

Les Cisterciens, comme on les appela, voulaient faire de leur vie, grâce à la méditation de l’Ecriture Sainte, au travail manuel, à la pénitence, à la pauvreté réelle, à l’obéissance, à la charité fraternelle et au silence en vue d’une prière aussi continuelle que possible, une recherche persévérante et organisée de l’intime union d’amour avec Dieu, une véritable offrande d’eux-mêmes à la louange de sa gloire et, du même coup, une généreuse contribution au salut de tous les hommes.

Durant les premières années qui suivirent la fondation, à cause de la grande austérité de la vie qu’on y menait, les vocations furent rares au nouveau monastère. Mais en 1122 une troupe de trente jeunes seigneurs ayant à leur tête Bernard de Fontaine, le futur Abbé de Clairvaux, qui devait devenir l’un des saints les plus marquants de l’Europe médiévale, se présente au nouveau monastère et ce fut en quelques années le magnifique essor de l’Ordre de Cîteaux dont la spiritualité est caractérisée par l’esprit de simplicité, de sobriété, le souci d’authenticité, le sens de l’absolu, s’alliant à la joie de la cordialité communautaire et à la douceur de la paix du Christ. 

Par toute la France et l’Europe d’alors, les Abbayes Cisterciennes s’édifièrent : Fontenay, Sénanque, Le Thoronet, Fontfroide, Pontigny… autant de monastères dont l’architecture, sacrifiant tout ce qui était secondaire ou factice, reflète parfaitement l’idéal du moine qui se dépouille de tout pour se consacrer à l’essentiel : la vérité et la pureté de sa relation d’amour avec Dieu.

En 1115, saint Etienne Harding, troisième Abbé de Cîteaux, envoyait saint Bernard fonder Clairvaux. Trois ans plus tard Bernard fondait en 1118 l’Abbaye de Fontenay, et Fontenay, à son tour, fondait l'Abbaye de Saint-Lieu à Sept-Fons en 1132. Le petit groupe des fondateurs avait à sa tête Richard de Montbard accompagné de son frère Guillaume, proches parents de Bernard de Fontaine.  

Pendant des siècles à Sept-Fons, la vie des moines fut régulière et rayonnante. Puis lentement, la ferveur diminua, la nécessité d’une réforme énergique se faisait sentir. 

L’Abbaye tombait en ruines et se dépeuplait lorsqu’en 1656 fut nommé comme Abbé de Sept-Fons, Dom Eustache de Beaufort, jeune religieux de 20 ans qui semblait alors plus attiré par les fastes de la Cour que par les austérités de la vie monastique. Le nouvel Abbé prit possession de son monastère en 1661, et moins de deux ans plus tard, converti à la vie régulière, il commençait sa réforme huit mois avant celle entreprise à l’Abbaye de la Trappe, en Normandie, par le célèbre filleul de Richelieu : Dom Armand-Jean Le Bouthillier de Rancé. 

Sous la ferme direction de Dom Eustache de Beaufort, Sept-Fons vit de nouveau les vocations affluer, la ferveur renaître, et pendant tout le XVIIIe siècle jusqu’à la Révolution connut une de ses plus belles périodes.

Un successeur de Dom Eustache, Dom Dorothée Jalloutz, reconstruisit le monastère dans le style de l’époque. C’est de cette restauration, qui venait d’être achevée en 1789, que datent les vastes bâtiments aux toits mansardés que l’on voit aujourd’hui.

En 1791, les moines sont expulsés. L’Abbaye est vendue comme « bien national ». Pendant la Terreur plusieurs moines de Sept-Fons confessent leur foi sur les fameux pontons de Rochefort.

Il faudra attendre 1845 pour que les moines, après un long exode qui allait les conduire de refuge en refuge, reviennent habiter Sept-Fons.

En 1892, ce fut l’Abbé de Sept-Fons, Dom Sébastien Wyart, que Léon XIII chargea de réunir en un seul Ordre la plupart des Cisterciens, ralliés à la Réforme de la Trappe (d’où leur nom populaire de Trappistes). 

De nos jours après des siècles d’Histoire ou plus simplement d’existence, les moines de Sept-Fons continuent à chercher Dieu et s’efforcent de rester fidèles à la consigne de leur législateur saint Benoît « Ne rien préférer à l’amour du Christ. »

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Source : Site officiel