Notre Dame des Victoires du XVII° au XXI° siècle

Notre Dame des Victoires du XVII° au XXI° siècle

XVII° siècle

Louis XIII fonde Notre-Dame des Victoires en 1629. Le roi répond à l'appel des Augustins déchaussés, dits " petits pères ", qui lui demandent l'argent nécessaire à la construction d'un nouveau couvent.

Louis XIII accueille leur requête à condition que l'église porte le nom de Notre-Dame des Victoires, en action de grâces pour la victoire des troupes royales à La Rochelle. Le souverain attribue la reddition des huguenots (protestants) à la prière et à la protection de la Vierge. (1)

En ce temps là, l'alliance du pouvoir et du christianisme a parfois pu déformer la figure de Marie que l'évangile nous présente comme une femme pauvre, souffrante et croyante, et en même temps pacifique, courageuse et prophétique. Notamment, le nom de Marie ne pouvait pas servir pour maintenir et aggraver les divisions religieuses. Il doit servir de pont pour le dialogue et la communion. De tout cela, nous sommes davantage conscients aujourd'hui. (2)

De plus, le roi Louis XIII n'a toujours pas d'héritier...

En novembre 1637, frère Fiacre, l'un des religieux augustins, voit la Vierge Marie lui apparaître. Elle lui présente "l'enfant que Dieu veut donner à la France", le futur Louis XIV, l'héritier tant espéré du royaume. Dans cette révélation, qui est portée, non sans mal, à la connaissance de la reine et du roi, la Vierge demande trois neuvaines, à Notre-Dame des Grâces (à Cotignac, en Provence), Notre-Dame de Paris et Notre-Dame des Victoires.

En 1638, pendant la grossesse de la reine, le roi consacra la France "à Dieu par Marie". La France était alors dans une situation très pénible : guerre avec l'Espagne, peste et famine.

Toute sa vie, frère Fiacre mettra les grâces de sa prière au service de la famille royale, mais aussi des pauvres et de la paix. (1)

XVIII° siècle

A la Révolution, l'église, privée de ses religieux, devient le siège de la Loterie nationale puis Bourse des valeurs sous le Directoire !

Elle est rendue au culte en 1802. (1)

XIX° siècle: l'archiconfrérie et le pèlerinage au Cœur Immaculé de Marie

En décembre 1836, le curé de Notre-Dame des Victoires, l'Abbé Desgenettes, découragé par l'apparente inefficacité de ses efforts, consacre sa paroisse au Cœur immaculé de Marie. Celle-ci acquiert le statut de basilique, et une archéconfrérie voit le jour.

Voici le détail de cette belle histoire :

Nous sommes le 3 décembre 1836. À plusieurs reprises, alors qu'il célébrait la messe à l'autel de la Vierge, il entendit une parole intérieure: "Consacre ta paroisse au Très Saint et Immaculé Cœur de Marie!" Ce qu'il fit. Il rédigea les statuts d'une Association de prières pour la conversion des pécheurs et invita ses fidèles à venir aux Vêpres le dimanche 11 décembre, pour implorer, par l'intercession du Cœur de Marie, la conversion des pécheurs. À sa grande surprise, cinq cents personnes seront présentes... Interrogées plus tard, beaucoup de personnes diront: "On ne savait pas pourquoi on était là." L'association créée en vue de la conversion des pécheurs, sera érigée en Archiconfrérie le 24 avril 1838, par le pape Grégoire XVI. L'Archiconfrérie deviendra un des plus importants foyers de diffusion de la Médaille Miraculeuse. (3)

Depuis 1836, la basilique attire les pèlerinages au Cœur Immaculé de Marie (plus de 37 000 ex-voto recouvrent les murs) (3)

En novembre 1887, Thérèse de Lisieux vint y remercier pour sa guérison obtenue par la neuvaine de son père à Notre Dame des Victoires ; elle y confia aussi son pèlerinage à Rome et son désir d'entrer au Carmel à 15 ans.

XX-XXI° siècle

Actuellement, les pèlerins viennent prier pour obtenir des victoires sur le mal moral, sur la maladie, etc.


Sources :

(1) www.notredamedesvictoires.com

(2) Clodovis Boff, Mariologia sociale. Il significato della Vergine per la società. BTC 136. Queriniana, Brescia 2007. Biblioteca contemporanea, p.280

(3) nouvl.evangelisation.free.fr/notre_dame_des_victoires_paris.htm


F. Breynaert