La lumière de l’apparition (Maximin – La Salette)

La lumière de l’apparition (Maximin – La Salette)

Jamais nous n'avions vu des rayons multicolores jaillir d'une dame de feu, s'épanouir et prendre la forme de roses blanches, rouges et bleues, dont elle nous apparaissait le front couronné. Le plus splendide des diadèmes surmontait sa coiffure toute d'or et d'argent, transparente, haute et arrondie au sommet, et légèrement inclinée en avant. De tous côtés s'élevaient de petites fleurs d'or, du milieu desquelles dardaient des flammes. Entre chaque branche de fleurs se trouvait une branche de douze brillants. Ces branches formaient des tiges, des paillettes ou des étoiles. Rien de plus resplendissant.

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Du calice de toutes les fleurs de sa mystérieuse parure sortait une espère de flamme de lumière et d'or, qui s'élevait comme l'encens et se mêlait à la rayonnante lumière dont elle était environnée.

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Sa lumière si splendide, dans laquelle l'immaculée Mère de Dieu nous attire et nous tient enveloppés si près d'elle, qu'une personne n'aurait pu passer entre elle et nous, ni ne nous éblouit, ni ne nous fatigue, ni ne nous aveugle, mais nous est au contraire infiniment douce et agréable. Maire le permet ainsi pour nous montrer combien il est doux et agréable d'être ainsi aimé d'elle. Nous, en particulier, petits pâtres si ignorants et si rustres que nous puissions êtres, combien n'avons pas sujet d'aimer plus que tout la Vierge Marie, qui se fait à notre égard aimable de tant de manières !

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J'en parle le premier à la vieille mère Pra, maîtresse de Mélanie, qui n'avait encore ouvert la bouche absolument à personne et rentrait elle-même ses vaches à l'étable pour les traire. Les mots de dame en feu, de second soleil, lui firent croire que j'avais perdu la tête. Elle me prie de lui raconter ce que j'ai vu et entendu ; ce qui la surprend beaucoup. Et moi-même, je suis tout surpris de ce qu'elle n'a point vu comme moi cette lumière si éclatante, placée au sommet de la montagne, et devant être par conséquent visible à une très grande distance.


A.Le Baillif, Triomphe de Notre Dame de la Salette dans l'un de ses témoins, Maximin peint par lui-même. Claet-Ballivet. Nîmes, 1881. Cités par René LAURENTIN, Michel CORTEVILLE, Découverte du Secret de la Salette, Fayard, 2002, p. 196-197